Spectateur de mon époque

J’ai l’impression d’être un spectateur de mon époque. Où, en compagnie de gens réels, on fixe nos écrans. Où, quand on s’ennuie, on passe un temps fou à actualiser notre fils d’actualité en espérant tomber sur quelque chose qui nous ravive l’esprit. Stressés, tout le temps. Au qui-vive d’une sonnerie. Vite, il faut répondre. J’ai mon entreprise, je travaille dans le Web, je fixe un écran à longueur de journée et je suis en permanence sollicité par courriel. Pourtant, en présence de gens, mon cellulaire est posé quelque part. Si ça sonne, à moins que j’attende un appel important, et encore, j’ai une boîte vocale. Mais personne ne laisse de message sur une boîte vocale, c’est trop exaspérant de ne pas avoir réussi à joindre la personne illico presto sur-le-champ live là tu suite à seconde près. De toute façon, on ne rappelle pas, trop d’effort, on laisse le soin à l’autre de le faire. On s’écrit par message un « Allô », en attendant la réponse. Impossible de laisser un message complet. Il faut une discussion instantanée. Non, mais vous imaginez-vous que dans le temps les gens s’envoyaient des lettres ? Quelles folies !

Maintenant, tenir la porte du commerce, bien trop pressé d’aller dépenser. Freiner quand la lumière tombe au jaune, bien trop pressé d’arriver au prochain arrêt.

Une époque d’apparence, de superficialité. Où connaître la vérité est secondaire. Lisez-vous parfois les commentaires sur les réseaux sociaux ? En particulier sur des pages populaires au Québec comme TVA nouvelles. Sur une publication parlant d’immigration, on parle des terroristes en rappelant qu’on n’est pas raciste. Sur une publication d’une personne souhaitant trouver une nouvelle famille à son animal de compagnie, on remet en question ses capacités à avoir des sentiments, à élever ses enfants, on ne manque pas de lui rappeler son manque d’humanité. C’est très important de le faire. On s’en excuse, du genre : « Je m’excuse, mais je ne peux pas passer ceci sous silence. Ce qui vous faites est totalement irresponsable. Avez-vous seulement pensé qu’un animal vit x années ? » Bla. Bla. Bla. Cette personne a raison. La personne qui cherche une famille pour son animal sait que cette personne a raison. Les deux sont du même avis. Mais, immanquablement, réseaux sociaux obligent, il faut mettre son grain de sel.

Personnellement, je ne donne plus mon avis sur les réseaux sociaux. Pourquoi ? Parce que les réseaux sociaux appartiennent aux imbéciles, rien de moins. Une terre de gens aux opinions bien tranchées, souvent sans s’informer sur quelques sujets que ce soit. Évidemment, on croise de temps à autre un spécimen égaré, comme un pingouin au Soudan, rempli de bon sens et d’informations pertinentes.

Car s’informer semble être devenu une lourde tâche qui ne trouve plus sa place dans la course déjantée du quotidien de mes pairs. Comme dans leurs relations, tout se fait en surface, de façon superficielle. On lit trois lignes d’un article – si ce n’est que le titre – et l’on donne son avis.

Chaque sujet ne demande évidemment pas d’être un expert en la matière pour avoir une opinion. Mais toute opinion n’est pas nécessaire d’être partagée non plus. Par exemple :

Je ne comprends pas les raisons pour lesquelles ces gens écrivent ces choses. Je ne comprendrai probablement jamais. Je vais simplement m’en tenir loin.


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Keven

À propos de Keven

Passionné d'informatique, d'électronique et de « machines à gaz ». Papa d'un garçon et de deux jumelles. Sur mon bateau d'Aspie, tantôt troué tantôt réparé, j'échappe quelques lignes sur mon blogue que j'ai créé pour évader mes pensées.

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