Je consomme du cannabis

Préjugé à mon égard ?

Probablement. « Poteux » ! Le Québec est un écosystème du reste du Canada à bien des égards, et le sujet du cannabis en fait partie. Et ce sujet fait partie de notre culture depuis très longtemps. Mais comme bien des sujets au Québec, c’est tabou. Manque d’information, d’éducation, de connaissance, acceptabilité de la démonisation sans s’informer.

Quand on prend le temps de s’informer de façon honnête sur les explications scientifiques, on se rend compte que le cannabis peut apporter beaucoup de bénéfices dans une consommation responsable. Le cannabis a un profil de risque similaire à la caféine. Le problème, c’est le tabou et ce que ça entraîne comme conséquences. Comme bien des sujets qui étaient tabous autrefois et qui ne le sont heureusement plus aujourd’hui. La prohibition de cette substance n’a jamais été une bonne idée au départ.

Le cannabis devrait être traité au même titre que l’alcool.

Est-ce que l’alcool peut être la cause directe d’une maladie mentale ? Non. Est-ce que le cannabis peut être la cause directe d’une maladie mentale ? Non. Est-ce que l’usage d’une drogue, que ce soit l’alcool ou le cannabis ou autre, peut accentuer les effets d’une maladie mentale et ainsi la révéler ? Certainement. Peut-on être accroc à l’alcool ? Peut-on faire une overdose d’alcool ?

Bref, comme toute drogue : oui, ça comporte des risques. Toute drogue doit être traitée avec diligence. Avec jugeote. Oops. C’est là le problème. On frappe un noeud.

Tout est dans l’usage et dans la connaissance de ses capacités et de ses limites. Je ne bois pas une 24 de bières. Dans mon cas, entre une et trois sont suffisantes pour avoir le feeling que je recherche, soit l’effet de relâchement. Engourdir un peu mon cerveau infailliblement rationnel et critique, augmenter au mieux de mon pouvoir mon intérêt des « small talks ». J’ai déjà essayé d’impressionner pour des raisons complètement stupides en buvant plus que j’étais physiquement capable. C’était pas le fun.

Donc, en juillet 2018, le cannabis sera enfin légalisé. Une nouvelle industrie verra le jour.

Si le cannabis ne vous enchante pas, n’en prenez pas. Si l’alcool ne vous plaît pas, n’en prenez pas.

J’ai été élevé dans un univers où le cannabis était le démon. De la drogue ! Des connaissances de la famille en consommaient et c’était pas qu’une petite histoire. Un jour, j’avais dans les 12 ans, un ami et moi sommes tombés sur un plan de pot. Mon entourage en a tellement fait une histoire gigantesque ! Limite pour traumatiser un enfant, c’est à en mourir de rire aujourd’hui en y repensant. Ça a fait toute qu’une chicane. On élevait maintenant un petit délinquant, ma voie était toute tracée. J’allais commencer par la drogue douce, ensuite la drogue dure, et c’était parti pour la débandade.

Quelle stupidité engendrée par la peur. Et le soir on sirote sa coupe de vin l’air de rien. Même que mon entourage faisait son propre vin ! Mais l’autre, avec son plan de pot, « watch out » ! Comme si la peur avait déjà été un bon moyen d’éducation. Vers les 17 ans, j’avais jusque là toujours résisté à la tentation. Le speed, le GHB, le pot, name it. Je buvais ma petite boisson alcoolisée saveur d’ananas et c’était correct. J’étais ben chaud, je vomissais, je me mettais un feu d’artifice dans la fourche pis on se tirait ça un sur l’autre en faisant croire qu’on était des magiciens. Mais sur l’alcool c’était OK. Pis un jour, je ne sais pas pourquoi, j’ai décidé d’essayer le cannabis.

C’était drôle en si-vous-plaît.

Pis une autre fois, j’en ai trop pris. C’était moins drôle. Si j’avais eu une éducation adéquate, si j’avais pus en parler, ça aurait été bien moins pire. Mais si mon entourage l’apprend, ce sera en lisant ceci. Dommage. Mais, heureusement, rien de malencontreux n’est arrivé.

Puis je me suis rendu compte que certains avaient une consommation obligée. Ils se devaient de consommer. Des cigarettes, de l’alcool, de la boisson, du speed, de la coke. À tout âge. Petit, moyen, grand, mince, moyen, gros, cheveux, pas de cheveux, certains consommaient par obligation et non par choix. Je me suis dit que tant que je contrôlerais ma consommation, je serais maître. Donc, toujours du haut de mes 18-19 ans, je fumais en compagnie d’amis les fins de semaine de congé. Comme ma consommation d’alcool. Très modérée.

Puis avec le temps les « bross entre chums » se sont espacées de plus en plus jusqu’à faire des soirées seulement de temps en temps. Puis maintenant je consomme de la boisson quelques fois par année avec famille et amis. Des fois non, ça ne me tente pas. Et la boisson me donne pas mal toujours mal à l’estomac. Je consomme du cannabis quelques fois par année, principalement pour relaxer. En me sentant toujours doooooont coupable parce que c’est doooooont mauvais. C’est pour cette raison que c’est seulement quelques fois par année, sinon ce serait probablement plus régulier.

Mais aujourd’hui, j’ai décidé que je n’ai plus de raisons à donner à personne ni à moi-même, pour me justifier d’avoir envie d’un petit relaxant au cannabis. J’en ai envie, je ne fais rien de mal, je me connais et je suis maître de ma très banale consommation. Quand j’ai mal à la tête, je prends un ibuprofène ou de l’acétaminophène. Deux drogues vendues librement. Mais quand je suis stressé, ou que j’ai juste envie de relaxer, ou que j’ai le goût d’avoir un peu faim sans raison, ou que j’ai le goût de laisser mon cerveau virevolter un peu à gauche et à droite librement, c’est écrit DANGER. Dès aujourd’hui, je consommerai du cannabis quand j’en aurai envie, comme l’alcool. Et je serai seul juge de ma consommation. Tenez-vous-le pour dit.

Effets du cannabis

Pour rappel, voici les effets du cannabis. Source : Portail santé mieux-être du Gouvernement du Québec.

  • sentiment de bien-être, de calme et de détente;
  • tendance à parler plus que d’habitude ou envie spontanée de rire;
  • changements dans les perceptions. Par exemple : les couleurs sont plus éclatantes, les sons plus distincts;
  • impression d’être plus ouvert d’esprit, créatif et imaginatif;
  • diminution de la concentration et de la mémoire à court terme;
  • désorientation, modification de la perception du temps et de l’espace. Ces effets peuvent causer beaucoup d’anxiété;
  • gonflement des vaisseaux sanguins (par exemple, yeux rouges);
  • augmentation de l’appétit;
  • assèchement de la bouche et de la gorge;
  • somnolence;
  • augmentation du rythme cardiaque;
  • mauvaise coordination des mouvements et manque d’équilibre.

J’ai souligné les effets que j’apprécie et que je recherche.

Non, mais, sérieusement, je comprends que certains ne souhaitent pas consommer de cannabis. Mais juger ceux qui en consomment ? Sentiment de bien-être, calme, détente, envie spontanée de rire, esprit plus ouvert, créatif, imaginatif, augmentation de l’appétit, somnolence. Mon choix est fait ! Ma drogue favorite n’est pas l’alcool, mais le cannabis.

Effets de l’alcool

Maintenant, regardons les effets de l’alcool. (Source ici).

0,2 à 0,5 ‰

  • Légère diminution de l’acuité visuelle et auditive
  • Relâchement de l’attention, de la concentration et augmentation du temps de réaction
  • L’esprit critique et la capacité de jugement sont altérés, la propension à prendre des risques augmente dès 0,5 pour mille
  • Problèmes de vision nocturne
  • Troubles de l’équilibre
  • Problèmes de concentration, modification nette du temps de réaction
  • La désinhibition et la surestimation de soi augmentent

dès 0,8 ‰

  • Réduction accrue de l’acuité visuelle, la perception des objets et la vision spatiale sont altérées, le champ visuel se rétrécit (vision tubulaire)
  • Troubles croissants de l’équilibre
  • Difficultés de concentration marquées, net allongement du temps de réaction
  • Surestimation croissante de soi, euphorie, désinhibition croissante

1,0 à 2,0 ‰ : stade de l’ivresse

  • Péjoration de la vision spatiale et de l’adaptation aux passages de la clarté à l’obscurité
  • Troubles importants de l’équilibre
  • Déficits d’attention et de concentration, temps de réaction considérablement perturbé, confusion, troubles du langage, troubles de l’orientation
  • Importante surestimation de soi du fait de la désinhibition et de la perte de l’esprit critique

2,0 à 3,0 ‰ : stade de la torpeur

  • Troubles marqués de l’équilibre et de la concentration, capacité de réaction pratiquement inexistante
  • Relâchement musculaire
  • Troubles de la mémoire et de la conscience, confusion
  • Vomissements

3,0 à 5,0 ‰ : stade du coma

  • à partir de 3,0 pour mille: perte de conscience, amnésie, respiration faible, baisse de la température, perte des réflexes
  • à partir de 4,0 pour mille: paralysies, coma avec perte des réflexes, mictions involontaires, arrêt respiratoire et décès

Si vous préférez l’alcool, tant mieux. Mais ce n’est pas mon cas. Je respecte votre choix et je m’attends à la même chose des autres.

Je vous vois déjà, certains lecteurs, à me juger. Vous qui prenez une coupe de vin tous les soirs. En revenant de travailler. Parce que ça, c’est correct. Vous vous êtes fait dire que c’était correct. Vous n’avez pas besoin de savoir si ce l’est ou pas. Vous vous l’êtes fait dire, c’est suffisant, c’est suffisamment déculpabilisant. C’est socialement acceptable. Parce qu’on se fait dire de consommer de l’alcool à la TV.

C’est bien dommage.

J’ai bien hâte d’aller à un party de famille et consommer mon cannabis tranquille, pas forcément en le fumant, au même titre que d’autres vont boire une petite frette pour les détendre. Et que d’autre prendront simplement rien, parce que ça ne leur tente pas.

C’est fou comment on peut être stupide quand on est ignorant et apeuré de notre ignorance. On peut passer à côté de choses formidables, à tous les égards. Moi, je resterai ouvert. J’adore l’ouverture. J’adore mon monde ouvert et je vous y accueille.


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Keven

À propos de Keven

Passionné d'informatique, d'électronique et de « machines à gaz ». Papa d'un garçon et de deux jumelles. Sur mon bateau d'Aspie, tantôt troué tantôt réparé, j'échappe quelques lignes sur mon blogue que j'ai créé pour évader mes pensées.

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