J’ai écrit ceci sur mon Facebook personnel pour #BellCause #BellLetsTalk le 25 janvier 2017. Puisque je fais régulièrement un ménage complet de mon Facebook (c’est-à-dire que je supprime tout de façon périodique, incluant likes, etc.), j’ai décidé de mettre ces lignes ici.
La vie semble si facile pour tout le monde quand on regarde les médias sociaux. Et, même quand on se demande comment on va entre amis et même entre famille, c’est plutôt rare qu’on se le demande vraiment et qu’on prend le temps.
C’est une excellente chose qu’aujourd’hui on parle de la maladie mentale, car ça peut nous toucher à tout moment.
Après l’accouchement de ma conjointe en décembre 2014, j’ai fait une dépression post-partum. Ça existe, j’ai été le premier surpris et choqué que ça m’arrive. J’ai eu le soutien de ma famille et particulièrement de ma très forte conjointe, qui a ses bas à ses heures, mais bien souvent, lorsque moi j’ai mes hauts!
Ça m’a amené à accepter une évidence qui me faisait peur, comme lorsque je suis allé en voyage à Cancún en 2011 et que ça m’a pris 3 jours me remettre de mon anxiété d’être loin de chez moi. De façon moins prononcée à New York en 2012, j’étais fier. Puis un autre coup au visage assez intense à Las Vegas/Grand Canyon en 2013. Je n’en ai pas spécialement fait de cas, je gardais ça pour moi. Mais en 2014, j’ai frappé un mur d’anxiété qui m’a mis quasiment 1 mois à errer dans la maison sans manger, après pourtant le plus cadeau que la vie m’ait fait : mon fils.
Un autre voyage à Punta Cana en 2015 s’est passé dans l’anxiété constante, mais toujours dans le merveilleux support de ma conjointe et de mes parents, qui étaient avec nous. J’étais prêt à quitter, je m’étais préparé mentalement à dépenser une somme énorme pour qu’un avion nous prenne et nous ramène chez nous, sur-le-champ. Pourtant, et je le savais, tout allait bien. Mais ça ne fonctionne pas comme ça en crise.
Même si quelqu’un m’avait dit : « Voyons Keven, relaxe ! » C’est ce que je souhaitais le plus au monde. Chez moi, dans mon salon. Allez savoir pourquoi… Il ne faut pas banaliser les maladies mentales. Ce sont des bobos qu’on ne voit pas, mais qui font mal. Si je me coupe, même si on me dit de relaxer, je vais saigner pareil.
Après une consultation, on m’a écouté, donné des trucs et prescrit un médicament à prendre en cas de besoin, lorsque le début d’anxiété trop envahissante se fait sentir. Donc assez rarement, je m’en compte chanceux. Mais je ne voulais pas prendre ce médicament, je voyais ça d’un mauvais oeil.
J’ai tout de même apporté le médicament avec moi en octobre 2016 à mon voyage à Paris. Ma conjointe et moi avons pris l’avion de Bagotville vers Montréal et d’un coup, pour aucune raison, à Montréal, l’anxiété a pointé le bout de son nez. Je n’avais même pas encore quitté ma province !
J’ai pris le médicament. Une heure plus tard, c’était passé. C’est la seule fois ou j’ai eu besoin du médicament pour toute la durée du voyage, et j’en étais très fier ! Ça m’a grandement aidé.
Nous avons tous nos « boutes rough ». On apprend à se connaître nous-mêmes jusqu’à notre mort. Maintenant que je sais comment gérer mon anxiété, elle ne me dérange pas. Je suis heureux de me connaître davantage et j’ai bien l’intention de continuer mon processus d’apprentissage.
Prenez soin de vos proches et n’hésitez pas à leur demander, vraiment, comment ils vont.