Festival du Cochon

Ben non, ce n’est pas le festival de ton vieux mononc’ cochon. C’est le festival du mammifère domestique omnivore, élevé pour sa chair. C’est un festival où l’attrait principal est d’essayer d’attraper, pendant 90 secondes, un cochon dans la boue, et de le tenir/lever suffisamment longtemps pour réussir à le mettre dans un bac et ainsi gagner les applaudissements de la foule.

Vous voyez déjà la polémique. Cruauté animale, peuple de barbare, boomers psychologiquement instables, carnivores assoiffés de meurtres, plèbe de notre province. Bref une foulée de gens qui ont un avis bien tranché, comme une bonne tranche de jambon, et qui ne se gênent pas pour insulter tous ceux qui ne seraient pas de leur avis au passage. Des gens qui ont tout compris et qui ont la vérité, rien de moins. Ils ont raison, tu as tords, merci bonsoir on passe à l’autre sujet et on se couche satisfait d’avoir « remis l’autre à sa place ».

Plusieurs personnes n’ont jamais vu de cochon. Elles n’ont jamais touché à un cochon. Elles croient qu’elles ont vu un cochon parce qu’en recherchant cochon sur YouTube elles en voient. Parce qu’aujourd’hui, voir quelqu’un, quelque chose, on peut se contenter de le faire virtuellement. Je ne dis pas que ces gens ont tords, qu’ils changeraient d’avis en voyant un cochon. Mais que juger la réalité sans la voir et la juger après l’avoir vu sont deux choses bien différentes.

Courir après un cochon dans la boue et tenter de l’attraper, est-ce de la cruauté animale ? Ça dépend de l’opinion de chacun, mais de grâce :

Peu importe le sujet sur lequel vous avez une opinion, cessez d’émettre vos idées comme si vous aviez raison et que l’autre avait tort. 

Au Québec, on chiale. On chiale on chiale on chiale on chiale on chiale on chiale. Si on pouvait développer une énergie basée sur le chialage, au Québec, on ferait concurrence au soleil. Après notre sport #1 vient le nombrilisme. Le Québec, c’est ma vision individuelle. Je suis Québécois. Je représente le peuple québécois. Mes valeurs représentent le peuple québécois. Nous les bourgeois bohèmes du Plateau avons tout compris, les autres sont tarés. Le Québec, c’est moi. Eh bien non, le Québec ce n’est pas toi. C’est moi le simplet qui vit entouré d’arbres, de bonnes gens, d’animaux et de nature. Eh bien non, ce n’est pas moi non plus. Et le Québec ne serait pas le Québec sans nous. Sans les 8 millions de gens différents qui y habitent. Je mange de la viande, tu manges des légumes. Je mange des légumes avec ma viande. Tu manges des légumes avec tes légumes. Tu dis que les cochons devraient vivres librement sur nos banquises blanches et qu’on devrait renvoyer les musulmans « dans leur pays ». Je dis que j’aime les cochons autant vivants que dans mon assiette et que je comprends que le musulman et toi vous en passiez par valeurs ou religion.

Mais surtout. Je n’ai pas raison, tu n’as pas tort. Petite parenthèse : je généralise et c’est intentionnel. Une personne faisant partie d’un groupe ne représente pas son groupe, et vice-versa. Et je généralise justement pour démontrer l’absurdité de le faire. J’utilise des termes choquants qu’utilisent ceux d’opinions tranchées peu réfléchies et c’est intentionnel, pour la même raison.

Avez-vous déjà couru après un cochon dans la boue ? Moi non, mais ça l’air le fun en ti-péché. Ça l’air le fun de jouer avec un cochon. Si je pouvais, j’élèverais tout ce que je mange chez moi, à la maison. Des poules pour les oeufs, des coqs pour la viande, une vache pour le lait, un boeuf pour la viande, un cochon pour le jambon, name it. J’irais m’amuser avec mes animaux domestiques et je leur donnerais une belle vie. Et une belle mort. Et j’amènerais mon cochon dans ce festival-là en lui disant de bien se foutre de la gueule des humains qui tentent de l’attraper. C’est ma définition d’être « humain ».

C’est mon avis. Je comprends très bien qu’elle puisse ne pas être partagée par tout le monde.

Eux, en tout cas, ils ont la Vérité avec un grand V :


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Keven

À propos de Keven

Passionné d'informatique, d'électronique et de « machines à gaz ». Papa d'un garçon et de deux jumelles. Sur mon bateau d'Aspie, tantôt troué tantôt réparé, j'échappe quelques lignes sur mon blogue que j'ai créé pour évader mes pensées.

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