Hypersensibilité sensorielle

Je supporte mal d’être effleuré. Demandez-le à ma conjointe ! Ma peau est sensible et le moindre contact de ce genre me rend inconfortable et me rend inapte à penser à quoi que ce soit d’autre. Je dois alors passer ma main à l’endroit effleuré pour remettre à zéro la mémoire sensorielle de cette zone. Même en y étant bien préparé, rien à faire. C’est la sensation qui me dérange le plus. J’endure très mal une étiquette que je saurais sentir sur un vêtement. Mon choix se porte la majorité du temps sur des vêtements sans étiquettes.

Suivi des tapes. Du genre une petite tape amicale sur l’épaule ou dans le dos. Ça me prend « tout mon petit change » pour m’en remettre sans qu’on s’en rende compte, et ce dans un délai raisonnable.

Par contre, un geste « fort » et ferme comme une poignée de main ou se serrer dans les bras me dérange moins. Mais seulement lorsque c’est prévu et anticipé. Sinon, mon cerveau est chamboulé d’informations sensorielles et se sent vite dépassé, pouvant mener à des réactions maladroites de ma part étant chamboulée de tout bord tout côté dans mon corps. Un toucher non sollicité, selon l’amplitude, saura avoir raison de mon équilibre à une vitesse fulgurante.

Mon nez a la vie dure aussi, il est toujours sollicité. À la moindre odeur, me voilà aux aguets. S’il y a une odeur trop forte ou trop d’odeurs, je me sentirai vite submergé et j’aurais envie de déguerpir. Ça me coupera l’appétit et j’aurais cette mémoire imprégnée pour plusieurs heures à suivre.

Mes oreilles, elles, sont simplement trop sensibles. On me le dit depuis toujours. Je déteste les cris. Je n’endure pas les cris. Les lieux bruyants. Les bruits répétitifs font monter ma pression artérielle à une vitesse fulgurante et si je ne peux pas faire arrêter le bruit, je dois quitter le lieu. Enfant, j’écoutais de la musique classique. J’entends l’électricité circuler dans les conduits électroniques. J’ai appris à faire extraction au meilleur de mes capacités des bruits environnants à la maison, mais toute personne qui est venue chez moi vous le dira : le silence y règne. Les deux choses favorites de mes oreilles sont le silence et la musique.

Je suis extrêmement sensible à la température et à l’humidité. S’il fait chaud ou humide, je deviens dysfonctionnel. Et pas seulement mentalement, mais physiquement. Impossible pour moi d’avoir l’appétit s’il faut chaud ou humide. L’hiver, j’ai froid même s’il fait 23°C et l’été, j’ai chaud même s’il fait 23°C. Donc l’hiver ma conjointe se fait voler les couvertures en pleine nuit, car j’ai froid même si je chauffe la maison à 24°C. Puis l’été, je dors en dehors des couvertures, car au-dessus j’ai chaud même si je refroidis la maison vers les 22°C. C’est très précaire comme équilibre. J’aime beaucoup mon poêle à bois l’hiver, dommage que ce soit une corvée si désagréable de gérer le bois.

Évidemment, tout ça se gère, mais d’une seule façon : en étant préparé. Lorsque je vais dans les réunions de famille, je suis préparé pour les petites tapes, les poignées de mains, etc. J’essaie du mieux que je peux de toujours me sauver de la bise, phénomène social que je ne comprendrai d’ailleurs jamais. Les odeurs et la température, entre autres, me limitent aussi pour aller chez des gens, ou plutôt d’apprécier d’y être. Si je sais qu’une maison a une odeur forte, j’y n’irai pas. S’il fait trop chaud ou trop humide (pour moi hein!), je m’abstiendrai d’y aller. Alors que force est de constater que ça ne dérange pas les autres.

Une anecdote qui fait bien rire mon entourage est que lorsqu’on se fait inviter à souper quelque part, je demande toujours ce qu’on va manger. Oui, j’aime savoir ce que nous allons manger, car j’ai des goûts alimentaires plutôt limités, mais c’est surtout et principalement pour préparer mes sens. Mon nez, mes oreilles, ma bouche. Fera-t-il chaud, car le four fonctionne, y a-t-il un climatiseur dans ce cas, etc.


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Keven

À propos de Keven

Passionné d'informatique, d'électronique et de « machines à gaz ». Papa d'un garçon et de deux jumelles. Sur mon bateau d'Aspie, tantôt troué tantôt réparé, j'échappe quelques lignes sur mon blogue que j'ai créé pour évader mes pensées.

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